Lettre à Claude Esteban
J'ai découvert vos mots sur le site d'un brillant étudiant qui vous rendait hommage avec éloquence et admiration.
Vous vous souvenez de ces lignes que vous avez écrites dans Mort à Distance; elles furent les premières images de notre rencontre :
"On trouvera peut-être le mot
soleil
écrit sur une page
je serai déjà
loin"
"Voilà vingt ans, [...]
que j'espère
détourner de moi
le malheur avec des phrases."
Croiser vos lignes pour le cheminement vers le trépas, aucun hasard n'est ce pas ?
Oui je l'ai trouvé ce soleil, il brillait de toute sa puissance sur une page, et vous êtes parti depuis cinq ans déjà ! Vous écriviez "je serai déjà loin" , je sens pourtant mon âme vibrer à chaque fois que je lis vos lignes. Pardonnez mes mots sans doute un peu dépouillés , voire trop simples, mais l'envie d'écrire pour vous parler a fait le pas.
En lisant votre entretien mené par Laura Helms cette vérité extraite de votre livre Morceaux de ciel, a éclaté en moi et mon oeil a diffusé son émoi:
"J'étais mort et je suis revenu
je n'ai plus
de nom,
plus de visage
je suis là, j'étais là depuis toujours".
Depuis je lis Ce qui retourne au silence...
Claude Esteban